Le DVD en Chine - épisode I : la Stratégie Marketing

En matière de DVD, comme pour grand nombre d’autres produits, quel est le souci majeur du commercial européen ou américain ? Vendre. Quel est le souci majeur du commercial chinois ? Vendre.

A ce niveau la, il n’est pas vraiment nécessaire de les différencier, leur objectif final étant le même. La différence s’établit plutôt sur tout ce qui se trouve en amont de l’achat final : la campagne publicitaire.

En Europe et aux Etats-Unis, elle existe déjà depuis maintenant assez longtemps pour être rôdée et connue de tous, faite des spots TV., de publicités dans les magazines (presse spécialisée ou non), d’offres diverses de lancement (prix “découverte”…), de promotion (2 films pour le prix d’1…), d’offres petits prix (pour les vieux films ou les nanars américains de seconde zone…) et autres rabais, remises, ristournes.

Pour le commercial chinois, la tache est moins aisée car la publicité sur ce produit est inexistante (élément qui pourrait permettre de questionner sa légalité marchande) – bon, il doit être bien compris que lorsque l’on parle de DVD en Chine, on parle essentiellement de contrefaçon.

Pourtant, notre commercial chinois est toujours aussi désireux de vendre ses DVDs. Et d’appliquer donc cette petite maxime – que même SUN Zi n’a pas eu l’audace d’énoncer – : “à tache complexe, technique facile”. Cette maxime fonde en fait sa théorie sur les deux arguments que sont le prix et la facilité de maniement.

Le prix

La stratégie prix est en Chine un élément marketing qui ne mérite que très peu de développement : faire bon marché. Le prix moyen d’un DVD se situe aux alentours de 10 RMB, peut varier en fonction de votre situation géographique (moins cher en “province”) et peut atteindre certains extrêmes (de 1 RMB pour les moins chers – pour les vieux films ou lors de déstockages massifs – à 20 RMB pour les DVDs estampillés zone 9, donc avec tous les bonus).

La facilité de maniement

Ici, on ne s’encombre pas de boîtiers plastiques, les DVDs étant vendus enveloppés de cellophane et insérer dans une pochette cartonnée qui peut également servir de jaquette extérieure lorsque l’on désire ranger son DVD dans un boîtier.

L’encombrement minimum (pas plus de 4 millimètres d’épaisseur) permet donc une maniabilité toute aussi appréciable pour le vendeur affiché (qui dans un espace ridicule – la boutique de mon revendeur actuel ne mesure pas plus de 6 m2 – peut proposer une vaste collection de films, musiques, karaoké…), pour le vendeur à la sauvette (qui peut faire tenir 200 DVDs dans une boite à chaussures, qui campe sur un trottoir et qui prend aisément ses jambes à son cou ainsi que sa marchandise à la première vue d’un policier en faction au coin de la rue) comme pour l’acheteur (ça se glisse facilement sous un manteau, ça sa range très discrètement dans une valise – discrétion nécessaire lorsque l’on passe les douanes – et ça ne prend pas de place sur une étagère).

Bref, tout le monde y trouve son compte.